Michel Debrulle: Odyssée 14: « Sur la piste du Collectif du Lion : une aventure plus que musicale »

"Zowel Rêve d’Eléphant Orchestra als Trio Grande leerden we ten volle waarderen door hun concerten in De Werf. Toen Michel Debrulle ons contacteerde om een album uit te brengen van beide ensembles waren we dan ook makkelijk te overtuigen. Tot nu hebben we 3 albums van Trio Grande en REO uitgebracht. Alle zes behoren ze tot het sterkste werk in onze catalogus: zowel Trio Grande en Rêve d’Eléphant Orchestra behoren naar mijn mening dan ook tot het strafste wat de Belgische Jazz scene te bedieden heft leder concert opnieuw is een aventuurlijk feest" (Rik Bevernage)

Rik Bevernage n’a pas changé d’avis puisque le 4e album de Rêve d’Eléphant Orchestra «Odyssée 14», un voyage dans le temps entre le 14e et le 20e siècle, vient de sortir.
Parallèlement, sort de presse l’ouvrage collectif : «Sur la piste du Collectif du Lion : une aventure plus que musicale» qui relate l’histoire des différentes formations issues de ce Collectif, de Trio Bravo à Rêvé d’Eléphant Orchestra.
Après le rendez-vous de Liège le 13 juin 2015 à la salle Reflektor, l’autre à Bruxelles, au Théâtre Marni, le 19 septembre 2015, en collaboration avec Ars Musica.


Michel Debrulle se raconte :

Un chemin vers la musique...

Dans ma famille, il n'y avait pas de musicien. Ma mère avait une fibre musicale mais ne l'a pas développée. Elle jouait un peu de piano à la maison. Mais ma famille, tant du côté de mon père que de ma mère, est originaire de Binche. Le folklore local a toujours été quelque chose de présent à la maison. Enfant, j'ai été gille à l’insu de mes parents: ma grand-mère avait tout fait en cachette de mes parents. Le rapport au tambour comme à la danse vient de là.
Après, je me suis retrouvé à l'internat pendant six ans, j'avais un ami qui travaillait à la médiathèque, comme job étudiant, et, chaque semaine, il me rapportait une quinzaine de disques à écouter : Frank Zappa, les Pink Floyd... On avait décidé de former un groupe, lui à la batterie, moi aux congas. A la fin de mes humanités, je vais à Leuven, en candidature de sciences économiques et sociales. Très vite, j'ai travaillé à la Commission culturelle qui avait un bar incroyable et je me suis retrouvé à programmer des concerts.
J'avais toujours envie de former un groupe, j'ai alors réalisé que je ne voulais pas organiser des concerts mais être sur la scène. J'ai annoncé à mon père que j'arrêtais mes études, il m'a coupé les vivres. Je suis parti à Liège, au Conservatoire, parce que j'en avais entendu parler. Avant même que ne s'ouvrent les Séminaires, je suis allé chez Johnny Peret, le professeur de Bruno Castellucci. Il m'a assuré qu'il donnait des cours de congas, ce qui était faux. Après deux ou trois cours, il m'a suggéré de passer à la batterie, ce que j'ai fait.

Pour connaître les étapes suivantes, rendez-vous «Sur la piste du Collectif du Lion» : le Conservatoire de Liège et Henri Pousseur, l’IACP d’Alan Silva à Paris, la classe d’improvisation de Garrett List, Le Lion s’envoile, les bourses à Woodstock et à Madras, Baklava et la rencontre avec Michel Massot, le quartet Collectif du Lion, Trio Bravo avec Fabrizio Cassol, la création de l’ASBL, Glasnotes et la rencontre de Thierry Devillers, La Grande Formation avec Garrett List, Tout est joli, Trio Grande et la rencontre avec Laurent Dehors, Bathyscaphe… jusqu’à ce Rêve d’Eléphant…


Rêve d’Eléphant et la danse…

Moi, j’ai toujours été attiré par la danse : petit gille de Binche, j’ai toujours dansé. Quand il y a eu la possibilité pour moi de donner cours à PARTS, ça a été un vrai cadeau. J’ai pris la succession de Fernand Schirren. Depuis 14-15 ans, je suis en relation avec la danse contemporaine. Grâce à PARTS, j’ai rencontré Thomas Hauert, David Hernandez, Maria Clara Villa Lobos. Avec Trio Bravo, on avait déjà eu des projets chorégraphiques avec Randy Warshaw et Nadine Ganase. Avec Rêve d’Eléphant, il y a eu le premier projet aux Brasseurs puis Lobster Caravan avec Thomas Hauert. J’ai toujours eu ce besoin d’associer musique et danse.
Dans le nouveau projet de David Hernandez, Hullabaloo, non seulement j’ai fait la musique, enregistrée et live, mais j’ai même un petit moment où je peux danser. Composer et danser à la fois, c’est un cadeau. David m’avait vu danser avec mes élèves lors de mes ateliers de rythme. Après la chorégraphie des Brasseurs, Michel et moi, nous avions envie de fonder une nouvelle formation à côté de Trio Grande.
Au sein du Collectif, on a toujours choisi les musiciens par affinité humaine plutôt qu’instrumentale. J’avais un trio de percussions, on était resté en contact avec Pierre Bernard et Michel, avant même de rejoindre Mâäk Spirit, avait croisé Laurent Blondiau pour le projet Variations on Love Supreme de Fabrizio et Kris Defoort. La trompette est un instrument qui me plaît aussi : j’aime Don Cherry et Lester Bowie. Laurent a tout de suite été intéressé, il a joué sur le premier disque et on vient de le retrouver pour certains concerts. La juxtaposition trompette-flûte-trombone/tuba, au niveau du registre, n’est pas évidente : beaucoup de graves, pas de medium. Christine Verschoren nous aide beaucoup pour combler cet aspect dans les mixages. A la guitare, Jean-Yves Evrard était un vrai électron libre : il faut lui laisser faire ce qu’il a envie de faire.
Maintenant, la nouvelle équipe, c’est Jean-Paul Estiévenart à la trompette et, à la guitare, Nicolas Dechêne qui est un mélange de beaucoup de choses intéressantes pour le groupe : il a une formation classique, il joue excessivement bien de la guitare acoustique, il a un très beau son mais il maîtrise aussi très bien toute l’électrification, au niveau du volume, des pédales. Il est très souple. Pour le nouveau répertoire, Odyssée 14, on peut lui proposer beaucoup de palettes : il peut jouer des mélodies. Jean-Paul a, au départ, un univers jazz à fond, mais peut expérimenter de nouveaux registres. Au sein du Collectif, on a toujours mélangé les générations : les jeunes expérimentent et les plus âgés se remettent en question.
Odyssée 14 est, au départ, une proposition d’Ars Musica. Dans Pourquoi pas un scampi, il y a une adaptation proposée par Stephan Pougin de O cieco mondo de Jacopo da Bologna, compositeur du XIVe siècle. Ars Musica nous a proposé de faire une création à partir de cette musique du XIVe siècle. Le projet ne nous convenait pas : on n’avait pas l’instrumentation pour cela, la musique n’était pas très rythmique or on a trois percussionnistes. On a alors décidé d’ouvrir le répertoire du XIVe au XXIe, en intégrant de la voix, du texte. Tarquin Billiet, à l’initiative du projet, quitte Ars Musica mais comme on était loin dans la démarche, on continue. On a proposé à Thierry Devillers et à David Hernandez d’être les deux chanteurs et à David de danser également. On a travaillé dans cette optique avec beaucoup de « follias ». Pierre Bernard travaille sur Stravinsky, Le sacre du printemps, moi sur Messiaen. Michel apporte de la musique baroque et Thierry des textes, des chansons. On crée le projet au festival Connexions urbaines, grâce à la Province de Liège, De Werf l’enregistre et Ars Musica revient dans le circuit : après Liège en juin, la sortie du disque se fera à Bruxelles, à l’invitation du théâtre Marni, en collaboration avec Ars Musica, le 19 septembre : une manière de toucher des publics divers.


Propos recueillis par C. LOXHAY - Photos: Jos L. Knaepen


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