Il y six ans, un jeune Burkinabe ouvrait une soirée à Muziekpublique. Cette première partie devenait la révélation de la soirée, une découverte à suivre.
Malheureusement le coup d’état du Covid mettait sous silence la sortie de son premier album ‘Kaladounia’. Depuis, il a reçu des invitations à des nombreux projets et même dans le jazz, il n’est pas resté inaperçu, comme prouvent des projets avec Fabrizio Cassol dans le Sound of Brussels Orchestra, et Robbe Latré (MetX).
Le 12 octobre Kaito Winse mettra sur scène un résumé de ses projets les plus importants dans l’Ancienne Belgique, un moment idéal pour cet interview.
Merci pour l’opportunité de vous interviewer, Kaito. Peut-être pour ceux qui ne vous connaissent pas, d’où sont vos racines ?
Je suis né dans un village à Burkina Faso, Lankoué, dans le nord, pas loin du Mali. C’est une région de la musique mandingue. Les langues avec lesquelles j’ai grandi s’appellent Samo et Moore.
Votre musique est très influencée par cette culture...
Le style est bien connu. Je descends des griots, les porteurs de la tradition et la connaissance, une tradition 100% orale. Aujourd’hui on essaie de mettre un peu en écriture, et bien sûr des enregistrements, pour garder pour le futur.
On est né griot, on ne devient pas, car il y a trop à apprendre: il y a beaucoup plus que la musique. Mais tu peux apprendre, sans devenir. Puis ton enfant peut le devenir s’il continue la tradition. C’est un métier. Il y a plusieurs connections à faire. C’est comme une prière : il y a des révélations, la musique vient plus tard
Il faut étudier, apprendre la tradition, les histoires. Quand j’étais petit par exemple, mes parents ramassaient les instruments pour aller aux évènements, comme les mariages, les funérailles ou des baptêmes. Les enfants comme moi portions les sacs avec les baguettes, les petites branches courbées pour jouer le tama (talking drum). On accrochait la baguette au du cou, ce qui symbolise la paix et la longévité. Pendant l’évènement on restait arrière et on apprenait en écoutant tout.
Notre école de griot commence là, on apprend les chansons en écoutant pendant que nous grandissent.
Y avait-il d’autres influences musicales à part celle de la tradition des griots?
Il y en a beaucoup, je m’inspire en écoutant beaucoup de choses de plein de cultures différentes. Quand j’étais petit, j’étais fan de la musique des films Bollywood et je suis encore très inspiré par la musique indienne. Floby (nom d'artiste de Florent Belemgnegré – n.d.l.r.), un grand chanteur burkinabé a aussi marqué mon adolescence. Plus tard, j’ai découvert l’opéra et la voix de Placido Domingo. Ma femme m’a fait écouter Cyro Baptista et son superbe album ‘Beat the donkey’, … Ce monde est vraiment fait de multiples poésies talentueuses.
J’ai commencé comme animiste, j’ai découvert et appris des rites musulmans, catholiques et protestante. J’ai fait l’emballage de toutes ces traditions. Je respecte toutes les traditions.
Quand et comment êtes- vous arrivé en Belgique ?
C’est la musique qui m’a fait venir en 2018. J’étais en tournée en Côte d’Ivoire et au Bénin. Là-bas des programmateurs de musique m’ont découvert et on m’a offert l’opportunité de visiter Bruxelles pour que je puisse rencontrer d’autres musiciens. Mon premier groupe en Belgique était Kaito et Le Jour du Seigneur, qui a évolué vers Avalanche Kaito.
Quand je suis arrivé ici j’ai découvert Muziekpublique, NGHE, Rebel up ! et ils ont aidé à me programmer et sortir mon premier album solo.
La sortie ‘Kaladounia' était la réalisation d’un rêve. Le plus important est de rester fidèle à moi-même. Je travaille pour être un excellent musicien, chanteur et danseur, n’importe le succès.
Était-il à Burkina Faso aussi que vous avez rencontré Laurent Blondiau ?
Non c’est à Bruxelles.
La situation politique à Burkina Faso est actuellement un peu spéciale. Est-ce que cela a influencé votre départ?
Vous faites quelle association exactement? Vous me menez dans la politique. Je ne suis pas politicien et je ne me sens pas à l’aise en m’exprimant sur la politique, mais comme citoyen je comprends les émotions et la situation et surtout l’espoir des jeunes. C’est ça qui est important.
Il y a des bons coups d’état et des mauvais, et actuellement je ne peux pas nier que le dernier coup a créer de l’espoir pour les jeunes. La situation est très compliqué dans le pays et il essaie de prendre les choses dans la main et ouvrir d’autres fenêtres. Contrairement à ce qu’on croit en Europe, Ibrahim Traoré n’a pas mis tous les français à la porte, mais il ne veut plus les militaires. Le devoir des militaires c’est de défendre la population et de garder la souveraineté.
Je ne suis pas un réfugié. C’est la télé qui m’a fait rêver de visiter et de jouer en Occident. Je connaissais aussi à travers mes grands frères qui ont visité l’Europe avant moi. Je retourne une fois par an au Burkina Faso pour revoir ma famille.
Ce qui m’étonne c’est votre agilité à vous adapter à un rôle dans un groupe. Il y a bien sûr Kaito Winse en solo où vous avez tout en main, mais dans des formations vous vous adaptez à une autre situation. Dans le trio avec la chanteuse et violoniste Ananta Roosens et le percussionniste Octave Komlan vous avez joué avec à Cyclo pour le festival Hide & Seek, il n’y a pas Kaito le chanteur ni le messager, dans Avalanche votre rôle principale est le chanteur.
C’est bien rigolo, à Cyclo c’était la première fois que j’ai joué avec Octave Komlan.
Je suis d’abord chanteur, avant les instruments. Ma rencontre avec Ananta Roosens a commencé grâce au bouche à l’oreille. Elle joue aussi chez Muziekpublique, comme moi, et c’est un endroit où se rencontrent beaucoup de musiciens de racines différentes. Elle m’a invité.
Elle ne voulait pas rester dans ses styles familiers, mais explorer. Et vous avez entendu le résultat.
Il me semble que vous êtes aussi le créateur des couvertures de vos albums. Sur ‘Kaladounia’ et ‘Reele Bumbou’ il y un oiseau qui revient...
Les messagers. Ce sont des hirondelles, ça symbolise l’hivernage. Ce sont des bienfaisants. Sur mon costume, que j’ai imaginé et fait réalisé, les hirondelles s’y trouvent aussi.
Qu’est-ce qu’on peut attendre au concert Kaito XXL du 12 Octobre pendant disons deux heures et demi?
Mon but est d’enchaîner mes projets les plus importants, car après je veux me concentrer sur autre chose. On commence avec Kaito solo, puis le chœur Ravekoor me joindra, après ce sera le tour à Avalanche Kaito et puis Kaito Kai, musique de danse avec Kai Hugo, un dj hollandais mieux connu sous le nom d’artiste Palmbomen II. Avec le chorale je ferai des morceaux de ‘Kaladounia’, qu’on est en train d’apprendre ensemble. Je commencerai solo, puis les musiciens vont venir et on termine avec tout le monde ensemble pour un moment inédit où tout le monde jouera et chantera ensemble.
Ce sera un spectacle total avec une petite restauration ‘façon ouest africaine’ à l’Ancienne Belgique et en plus j’envisage créer un T-shirt pour marquer cet évènement.
Sur un site français j’ai vu vous avez collaboré avec Tartar(e). Savez-vous raconter un peu plus ?
Jean-Georges Tartare alias Tartar(e) était un écrivain, malheureusement décédé. Il était aussi un fameux voyageur et il habitait une grande partie de l’année à Ouagadougou (Burkina Faso). C’est comme ça que je l’ai connu. Il était écrivain de théâtre et de spectacles. J’ai beaucoup appris à ses côtés. Je pense que vous pouvez encore trouver ses livres sur Internet.
Texte et photos © Olivier Verhelst
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