Aka Moon: The Scarlatti Book. Sonata Inspiration

Aka Moon: The Scarlatti Book. Sonata Inspiration

A

Outhere Music, Collection Instinct

Avec ce The Scarlatti Book, Aka Moon revient à l'essence-même de sa musique,

on retrouve toute la force du trio initial, toute la vigueur de Fabrizio Cassol et sa parfaite empathie avec Fabian Fiorini, ce complice de longue date: le pianiste liégeois était déjà présent sur "Invisible Sun" en 2000, on le retrouvera ensuite sur "In real time" et "Invisible Moon" en 2001, "Amazir" en 2005 ou "Aka Balkan Moon" en 2015.
Avec les deux précédents albums, "Aka Balkan Moon" et "Alefba", on avait pu trouver que le côté "musique du monde traditionnelle", qu'il s'agisse de la musique des Balkans ou du Moyen Orient, avait pris le pas sur celle du trio et, en concert, par exemple lors du Brugge Jazz Festival de 2012, on avait eu l'impression que Fabrizio Cassol était en retrait, faisant passer son rôle de "maître d'oeuvre" avant celui de soliste.
Quel est le projet ici? Dans le cadre d'un cycle programmé à l'Institut Culturel Italien de Madrid autour de Domenico Scarlatti, le compositeur italien du XVIIIe siècle qui a vécu et est mort à Madrid, le musicologue Carmelo Di Gennaro a demandé à Fabrizio Cassol d'aborder le répertoire des sonates pour clavecin du maître napolitain: "Dans ses 555 chef-d'oeuvres, le compositeur napolitain a réussi à combiner diverses influences, à savoir sa formation classique, le style galant, la virtuosité de l'école instrumentale italienne, la musique populaire espagnole...J'étais absolument convaincu que Fabrizio Cassol pouvait saisir les multiples suggestions de l'écriture de Scarlatti et qu'il pouvait les réarranger personnellement pour donner naissance à une sorte de suite qui rendrait d'une certaine manière toutes ces racines évidentes..."
De ces 555 sonates, Fabrizio Cassol en a retenu neuf qu'il a réarrangées dans un ordre qui lui est personnel: "la musique de Scarlatti est tantôt jouée telle quelle, tantôt frôlée ou même parfois juste citée, mais sa spécificité stylistique demeure toujours manifeste. Chaque sonate est un objet sonore étrange et particulier, recelant des couleurs populaires, arabisantes et méditerranéennes, dont les transformations tendent parfois jusqu'aux sonorités balkaniques". Un bel exemple: la plage Aka 492 avec son côté oriental.
Dans son travail d'écriture, Fabrizio Cassol a réussi une parfaite osmose entre héritage baroque, tradition populaire méditerranéenne et jazz contemporain. Est-ce étonnant? Faut-il rappeler qu'il a, dans les années '80, poursuivi ses études au sein du Conservatoire de Liège et de son enseignement décloisonné? Il a pu ainsi se familiariser aussi bien à un héritage classique (1er Prix de Musique de Chambre auprès de Jean-Pierre Peuvion), à la composition avec Fréderic Rzewski, à la tradition jazz au travers des Séminaires de Jazz et à cette ouverture à la musique improvisée en compagnie de Garrett List. Quant à Fabien Fiorini, est-ce un hasard si, au sein du même Conservatoire, il est professeur de formation approfondie aux langages contemporains et s'il s'est familiarisé aux traditions populaires italiennes, au travers du projet "Al Funduq" de Pierre Vaiana?
Tout au long de l'album, on retrouve la sonorité limpide de l'alto, ses volutes aériennes qui s'enroulent autour d'impressionnantes envolées du piano (Aka 175). Aux côtés de l'alto, le piano est omniprésent, que ce soit dans l'intro sautillante d'Aka 492 ou l'envolée tourbillonnante d'Aka 1, pièce portée de bout en bout en trio avec la rythmique. Fabrizio Cassol, dans ses arrangements, joue, avec subtilité, du contraste entre, d'une part, le piano acoustique, garant de la tradition baroque, et, d'autre part, le gros son de la basse électrique de Michel Hatzi ainsi que la science des polyrythmes de Stéphane Galland (beau solo sur Aka 1). Il réussit également à faire alterner les climats: tempo survolté et sautillant de Aka 466, 213 ou 492 et les séquences plus apaisées d'Aka 87 ou 109.
Voilà assurément l'un des meilleurs albums du trio avec la complicité indéfectible de Fabian Fiorini.

Claude Loxhay


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