Marquis Hill - New Gospel Revisited (jpg)
M
Edition Records
Natif de Chicago âgé de trente-cinq ans, le trompettiste Marquis Hill est encore peu connu chez nous bien qu’il ait déjà une dizaine d’albums à son actif.
Il fait la totalité de ses études musicales à Chicago en débutant par la batterie et c’est un album de Lee Morgan qui le dirige définitivement vers la trompette. Il joue avec tous les musiciens du milieu de la « windy city », y écume les clubs et développe un style personnel qui touchant surtout au jazz pur, ne néglige pas la soul, le hip hop et d’autres influences encore.
En 2011, il sort « New Gospel » et c’est sur le répertoire de cet album qu’il se produit au « Constellation » de Chicago huit ans plus tard, mais avec un line-up entièrement modifié : partenaire de Chris Potter, de Pat Metheny ou de Jeff Tain Watts, on trouve ici James Francies au piano; au sax-ténor, Walter Smith III est un accompagnateur régulier de Eric Harland, Christian Scott ou Ambrose Akinmusire; Joel Ross a de son côté déjà enregistré aux côtés de Trombone Shorty, Ethan Iverson ou Gerald Clayton; Harish Raghavan fait partie du quintet d’Ambrose Akinmusire qu’on a vu à Liège au Mithra Jazz il y a quatre ans; enfin, Kendrick Scottest, un de ces batteurs parmi les plus demandés de la scène jazz américaine ayant enregistré entre autres aux côtés de Terence Blanchard ou Gretchen Parlato.
Un line-up d’enfer pour un enregistrement live qui révèle toutes les qualités de ce sextet formidable. Avec « Law & Order », l’album débute sur un tempo enlevé où déjà l’énergie et l’invention des solistes laissent rêveur avec de prodigiuses envolées de Joel Ross et James Francies. Si le leader navigue entre la virtuosité d’un Clifford Brown et la chaleur d’un Lee Morgan, on ne peut s’empêcher de penser à la générosité et la créativité d’un Roy Hargrove. La légèreté de Joel Ross atteint son paroxysme sur « Lullaby » avec une improvisation éthérée en introduction de la ballade « Autumn » à la trompette bouchée.
Marquis Hill n’est pas du genre à tirer la couverture à lui et laisse un bel espace à ses musiciens comme le bien nommé « Walter Speaks » pour le saxophoniste, « Oracle » featuring Kendrick Scott, « Perpetual » pour Harish Raghavan et le final « Farewell » pour James Francies.
Un album enthousiasmant, véritable joyau de jazz moderne mais intimement lié à la tradition.
© Jean-Pierre Goffin
Une collaboration JazzMania / Jazz’halo