Gueorgui Kornazov & Leonardo Montana - Suznanie

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Self Production (kornazov@free.fr)

L'album peut être commandé à gueorgui.kornazov@gmail.com

Gueorgui Kornazov est assurément un des plus passionnants trombonistes actuels parce qu'il maîtrise, avec puissance et vigueur, tous les registres de l'instrument.

En parallèle à ses études classiques à Sofia, le musicien d'origine bulgare se passionne pour le jazz, en compagnie du pianiste Milcho Leviev et du clarinettiste Ivo Papazov. En 1995, à 24 ans, il rejoint le Conservatoire de Paris, dans la classe de François Jeanneau et, dès l'année suivante, il remporte le Prix du Meilleur Soliste au Tremplin d'Avignon, dont le jury était placé sous la présidence de Daniel Humair, une référence en découverte de talents.

Sa carrière est désormais lancée, il intègre successivement le sextet du trompettiste Geoffroy Tamisier (album OHL Acoustique), l'ONJ de Paolo Damiani (projet Charméditerranéen), le Paris Jazz Big Band (A suivre, Mediterraneo), le prestigieux Strada Sextet d'Henri Texier (albums Vivre ou Alerte à l'eau et souvenir d'un fantastique concert au Jazz Brugge de 2008), le groupe Danzas du pianiste Jean-Marie Machado, la Compagnie des Musiques à Ouïr mais aussi le Vienna Art Orchestra (Swing & affaires).

Il poursuit également des projets plus personnels dans lesquels il développe ses talents de compositeur, comme ce trio avec le trompettiste Geoffroy Tamisier et le guitariste Manu Codjia (Le Gris du Vent, chroniqué sur jazz'halo.be) ou l'Horizon Quintet, en compagnie d'Emile Parisien (ss) et de Manu Codjia (The Budapest Concert, chroniqué en 2014: voir ici).

Le voici dans une formule pour le moins originale: un duo trombone - piano en compagnie du Brésilien Leonardo Montana. Après une formation autodidacte en Guadeloupe, celui-ci a rejoint le Conservatoire de Rouen puis de Paris, sous la direction d'Hervé Sellin, pianiste dont Kornazov a fait partie du septet. S'il a joué avec le batteur Umberto Pagnini et le saxophoniste Chico Freeman, Montana est surtout connu pour sa collaboration avec Felipe Cabrera, contrebassiste qui a longuement joué avec Gonzalo Rubalcaba.

Pour ce Suznanie, 11 compositions originales de Kornazov, 11 dialogues intimes et empathiques qui mettent en valeur toutes les facettes du talent de Kornazov: à l'inverse de la sonorité lisse de J.J. Johnson, il adopte un son "gras" qui s'inscrit dans une lignée qui irait de Kid Ory à Roswell Rudd, une grande puissance de jeu que ce soit sur les tempos vifs (Utrin, Poriv dont le rythme s'accélère progressivement), les effets multi-sons à la Mangelsdorff (Strast), les sonorités ouatées du trombone bouché (Tumnina) ou les ballades au climat mélancolique (Vechnost, Razmisul, Suznanie).

La complicité avec Montana est totale, quel que soit le tempo et avec une vélocité de doigté qui se marque particulièrement sur les mélodies dansantes (Ochakvane, Polet).

Un duo d'une grande originalité et passionnant de bout en bout.

Claude Loxhay