Mithra Jazz à Liège 2019 - La Cité Miroir





Beaucoup de festivaliers auront préféré la grande salle du Forum (Kamasi Washington) ou celle du Trocadéro (John Scofield, Cecile McLorin Salvant) et ses vedettes américaines . La Cité Miroir, elle, reste essentiellement la salle du jazz européen.


16 mai:

Cité Miroir, 19h.:

Stéphane Galland vient présenter son nouveau projet: The mystery of KEM. KEM comme la couleur noire de la terre fertile d'Egypte. Par rapport à Lobi, ici, rien que des compositions personnelles, ce qui assure une parfaite cohérence au projet. Une musique d'une vitalité débordante, avec une science assumée des polyrythmes parfaitement servie par une équipe complice. Aux flûtes carnatiques, Ravichandra Kulur, de retour d'une tournée aux Etats-Unis avec Anoushka Shankar. Une vraie puissance hypnotique dès l'entame: Opening, Black Sand. Pour le reste, de jeunes musiciens belges: le ténor rageur de Sylvain Debaisieux, le piano imaginatif de Bram De Looze et la solide contrebasse de Federico Stocchi, en accord parfait  avec la magie des rythmes multiples de Stéphane Galland. Quelques thèmes sans la flûte: Hitectonic ou ce Maelström au titre évocateur puis retour aux flûtes carnatiques. Un concert jouissif.



Cité Miroir, 22h.:


Dans la musique de Vincent Peirani, on retrouve d'évidentes racines françaises, comme on parle d'"italianité" pour un jazz transalpin, une sorte de "francitude" pour copier la tendance "néologisme" de Ségolène, un imaginaire ancré dans une tradition musette revisitée, avec un accordéon virevoltant. Mais aussi un goût pour les mélodies aux accents mélancoliques (Enzo dédié à son fils et joué au mélodica). Mais aussi une bouffée d'énergie "rock" (Yoann Serra à la batterie) et sonorités électros (les claviers de Tony Paeleman et la basse obsédante de Julien Herné). Et puis, il y a le soprano voltigeur d'Emile Parisien qui survole le tout avec fièvre et plaisir de jouer. Au final, un Night Walker de feu.


17 mai:

Cité Miroir, 19h.:

Itamar Borochov présente son album Blue Nights. Né à Jaffa mais très attiré par la scène new yorkaise, le trompettiste veut jeter des ponts entre racines israélo-arabes et tradition américaine, d'où sa composition Take me to the bridge. Il cite volontiers comme référence Wynton Marsalis, mais avec sa trompette à quatre pistions, capable de jouer des quarts de ton, on ne peut s'empêcher de penser à Ibrahim Maalouf. Il est entouré de Rob Cleanfield au piano, de Daniel Dor à la batterie (il a fait partie du trio d'Avishai Cohen) et, ici à Liège, de notre compatriote Cedric Raymond à la contrebasse. Propulsé par le piano de Cleanfield (on pense à Shai Maestro ou Yaron Herman et leurs longs motifs répétitifs), Borochov se lance dans de longues circonvolutions arabisantes et Daniel Dor multiplie les effets: jeu à mains nues, baguettes, fagots, mailloches.

Cité Miroir, 22h.:


Le trompettiste français Fabien Mary présente son album Left arm blues, à la tête d'un octet expérimenté: une sorte de mini big band. A l'alto, Pierrick Pedron qu'on avait entendu aux côtés de Greg Houben; au ténor et à la flûte, David Sauzay qui a formé un sextet avec Mary et Alain Jean-Marie; au baryton, Thomas Savy, qui a joué avec Rick Margitza comme Bill Stewart; au trombone, l'Américain Jerry Edwards, membre du big band de Sam Rivers et qui a côtoyé Lee Konitz; à la guitare, Yves Brouqui; à la contrebasse, Fabien Marcoz et, à la batterie, Stéphane Chandelier. Des compositions tirées au cordeau, avec des arrangements qui permettent à chacun de se mettre en évidence: alto volubile, ténor à la voix chaude, baryton virevoltant, trombone vrombissant et trompette d'une grande précision technique et sensibilité mélodique. La grande tradition à l'état pur


19 mai:

Cité Miroir, 19h.:

Piano solo de Fred Hersch, un concert intimiste et feutré (pas de photo). Des compositions originales, comme cet hommage à la musique de Schumann, Billy Strayhorn, Billy Joël, Antonio Carlos Jobim ou Monk. Peu importe: Fred Hersch fait du Fred Hersch, tout en sensibilité.

Cité Miroir, 22h.:

Le tromboniste suisse Samuel Blaser en quartet. On l'avait entendu en duo avec Pierre Favre à Jazz!Brugge, il y a quelques années. Il a enregistré avec Marc Ducret et Benoît Delbecq. Ici, il présente son dernier album Early in the Morning en quartet avec le claviériste Russ Lossing (qui jongle entre piano, Rhodes et Wurlitzer, en passant de l'un à l'autre), Masa Kamaguchi à la contrebasse et, à la batterie, le très inventif Gerry Hemingway (rappelez-vous le trio Ray Anderson-Mark Helias-Gerry Hemingway, ou le quintet "hollandais" avec Ernst Reijseger). Une maîtrise totale de toutes les ressources du trombone et de ses sourdines. Une certaine approche du free jazz mais devant un public clairsemé.


Texte © Claude Loxhay  -  photos © Robert Hansenne


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