Jazz Middelheim, dimanche 12 août 2018

Dernier jour, dimanche, horaire décalé…


14 heures:

Après neuf ans d'absence, Aka Moon retrouve la grande scène du Middelheim. Après de multiples rencontres (Alefba, Aka Balkan), le triologue se recentre sur lui-même: l'alto volubile et incisif de Fabrizio Cassol, s'élançant dans de longues envolées lyriques, la basse vagabonde de Michel Hatzigeorgiou, la batterie omniprésente de Stéphane Galland.

Les trois complices, animés par un évident plaisir de jouer, présentent le répertoire du dernier album Now et ses lumineux thèmes comme Nomadism ou Persevering. Et, pour clore le concert, sous une salve nourrie d'applaudissements, la reprise d'une composition de l'époque de la collaboration avec Rosas de Anne Teresa De Keersmaeker.



16 heures:

Robin Verheyen vient présenter son nouveau projet: un album dédié à Monk, avec un tout nouveau trio empathique sans contrebasse: Bram De Looze, toujours aussi lyrique et inventif au piano et Joey Baron, la science des percussions: balais, baguettes, mailloches, jeu à mains nues, Joey tisse une toile complexe dans laquelle vient se lover le saxophone, tantôt ténor, tantôt soprano, de Verheyen. Des thèmes de Monk, mais pas fatalement les plus connus: Boo Boo's Birthday ou Oska T, par exemple. Et puis trois solos "absolus": soprano, piano puis percussions, ou comment débuter un solo avec deux petits cailloux… Regards admiratifs de l'un à l'autre.



18 heures:

Steve Coleman et ses Five Elements: une longue immersion dans le courant M'Base, ses références à l'Afrique et au ghetto noir, avec le chanteur/shouter Kokayi , déjà présent aux côtés de Coleman dès 1995. Autour du saxophone alto très en verve, les fidèles: Jonathan Finlayson à la trompette, Anthony Tidd à la basse, Sean Rickman à la batterie, comme sur Functionnal Arrhythmics de 2013.

Pas de partition, les morceaux s'enchaînent sans discontinuer, par dessus les salves d'applaudissements: un vrai chaudron bouillant. Des phrases courtes, incisives, sur des tempos "arrythmiques", des phrases répétées, modulées, comme à l'infini. Rappel en trio vocal: Steve, Jonathan, Kokayi…



20 heures:

Archie Shepp, annoncé comme présentant un "Tribute to John Coltrane", et pour gonfler l'affiche, "with special guest Randy Brecker". Et d'évoquer le légendaire Four for Trane et sa pochette mythique où l'on voit Trane adouber son cadet. A l'époque, c'était Alan Shorter qui était au bugle. Reprise d'un thème du LP de 1964, Syeeda's Song Flute, et le "tribut" (imaginé par les producteurs?) est clos.

Reste Archie Shepp, en grande forme et disert à souhait, avec son ténor parfois un peu nasillard. Archie Shepp dans toute sa diversité: quelques standards comme My one and only love, une composition ancienne, Blasé, un Los Olvidados pour évoquer le cinéma de Bunuel et pour finir un Prelude to a kiss qu'Archie termine en chantant. Shepp est bien entouré: Randy Brecker, sonorité éclatante à la trompette et sourdine mutine, Marion Rampal, déjà présente au sein de l'Attica Blues Orchestra, à la voix fluide (My one and only love, Blasé, et elle rejoint les coulisses jusqu'au rappel), Carl Henri Morisset au piano, un jeune talent à découvrir (il joue dans le quartet habituel de Shepp mais aussi avec Riccardo Del Fra), Reggie Washington qu'on retrouve à la contrebasse (au rappel, il se dépêchera de reprendre sa basse électrique) et Hamid Drake précis à la batterie. Standing ovation et long rappel.



Sur la deuxième scène,

Mâäk, et sa cheville ouvrière, soit Laurent Blondiau et Jeroen Van Herzeele, dans tous ses états: le quartet de l'origine, très colemanien (Ornette pas Steve) avec Sal La Rocca à la contrebasse; le quintet des albums WERF 5 et Stroke, avec Jean-Yves Evrard, déjanté à la guitare électrique, Sébastien Boisseau, solide comme un roc à la contrebasse et Eric Thielemans à la batterie; le quintet actuel, celui de l'album Nine, avec Guillaume Orti (as), Michel Massot (sousaphone, euphonium) et, depuis peu, à la batterie, Samuel Ber qui donne une impulsion nouvelle au groupe; enfin, après Shepp, sans plus de contrainte d'horaire, une "carte blanche".

Un grand ensemble, un petit MikMâäk, qui réunit les participants des différents sets (le quintet mais aussi Evrard ou Boisseau) et quelques invités comme Fabian Fiorini (p) ou Grégoire Tirtiaux (sax).

Une vraie fête à Mâäk pour sa musique pleine d'alan.

Texte © Claude Loxhay  -  photos © Annie Boedt


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