Deux fois Vincent Bourgeyx
Various
Paris Jazz Underground
Vincent Bourgeyx fait partie de cette génération de pianistes français, de Franck Amsallem à Baptiste Trotignon, de Jacky Terrasson à Laurent Coq, qui sont très doués techniquement et qui tirent profit d'enrichissantes expériences américaines.
Vincent Bourgeyx - Cosmic Dream
Paris Jazz Underground / L'Autre Distribution
Attiré par le piano dès l'âge de 7 ans, Vincent Bourgeyx s'est inscrit au Berklee College de Boston, où il a fait la connaissance du contrebassiste Mat Penman avec qui il s'est lié d'amitié. Diplômé en 1997, il fait très vite partie du quartet du tromboniste Al Grey et de la formation de la saxophoniste Jane Ira Bloom.
Aux Etats-Unis, il croise aussi Ravi Coltrane, Donald Harrison et Mark Turner. De retour en France, en 2002, il se produit, côté français, avec Eric Le Lann et Sylvain Beuf, et, côté américain, avec Deborah Brown et Steve Grossman.
En duo avec le batteur Karl Jannuska, il enregistre Un ange qui ricane en 2007 et, en 2008, Again en trio avec Mat Penman et Ari Hoenig. En 2017, il sort l'album Short Trip avec l'équipe du présent Cosmic Dream.
A la contrebasse, le fidèle Mat Penman, à la sonorité franche et nerveuse.
A la batterie, Obed Calvaire, musicien d'origine haïtienne qui a fait partie du SF Jazz Collective et a aussi joué avec Dave Holland ou Chris Potter.
En invité sur 7 plages, David Prez, saxophoniste ténor formé au Conservatoire de Lyon. Aux Etats-Unis, il a poursuivi sa formation avec Dave Liebman et Michael Brecker. Il a enregistré New Life avec Franck Amsallem et Bill Stewart en 2004 et, en 2012, Awakening avec Laurent Coq.
Cosmic Dream est constitué de 11 compositions originales auxquelles viennent s'ajouter des versions très personnelles de 4 classiques: la ballade langoureuse I fall in love too easily, I love Paris au rythme accéléré par rapport à l'original, un Lush Life très émotif et Peace d'Horace Silver.
En trio, Bourgeyx fait alterner, avec l'aide de sa rythmique omniprésente, tempos rapides (Antoine's song I love Paris, Eternal Beginning), rythmes tournoyants (Too much love) et ballades aux accents nostalgiques (I fall in love too easily, Cosmic Dream for blue shoes, Lush Life).
En quartet, avec David Prez, qui a une sonorité de ténor proche de Wayne Shorter, le groove est toujours soutenu (Lost garden, Middle of nowhere, Dong, One for the trouds, Nervous Yoyo, Peace) mais le saxophoniste s'accommode aussi très bien d'une ballade (It's girl).
Une bien belle équipe que l'on retrouve, en partie, sur Lines and spaces du batteur Philippe Soirat.
Philippe Soirat (feat. V. Bourgeyx) - Lines and spaces
Paris Jazz Underground / Absilone
Après des études au Conservatoire de Monaco, Philippe Soirat est monté à Paris où il a côtoyé Barney Wilen et les frères Belmondo. Il a enregistré de nombreux albums, entre autres, avec le trompettiste américain Ted Curson, le pianiste britannique Gordon Beck ou le contrebassiste Jacques Vidal (album Hymn, avec Pierrick Pedron à l'alto et Daniel Zimmerman au trombone). A son nom, en quartet avec David Prez, Vincent Bourgeyx et Yoni Zelnik (le bassiste du quartet de Géraldine Laurent comme de Lucky Dog), il a d'abord gravé You know I care puis, maintenant, Lines and spaces.
Le répertoire éclectique est constitué de deux compositions de David Prez (Carte blanche et A shorter one), une de Bourgeyx (Dong qui figure aussi sur Cosmic Dream), et plusieurs compositions qui illustrent bien les références de Prez comme de Soirat: Second genesis de Wayne Shorter, Lines and spaces de Joe Lovano et Countdown de Coltrane. Complètent ce répertoire éclectique Magnolia triangle du Britannique James Black, Nephtys du trompettiste Jeremy Pelt et Aycrigg du bassiste Robert Hurst.
Pas d'esbrouffe côté de la rythmique, mais une présence très réactive, pour mettre en évidence la sonorité pleine du ténor de David Prez et le groove naturel de Vincent Bourgeyx.
Un quartet fondé sur une réelle complicité et tout un réseau de rencontres mutuelles.
Texte © Claude Loxhay - photo Vincent Bourgeyx © Christian Ducasse