Stéphane Kerecki Quartet, Nouvelle Vague

Stéphane Kerecki Quartet, Nouvelle Vague

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Le public belge avait pu découvrir Stéphane Kerecki, au sein de son trio, avec Mathieu Donarier au saxophone et Thomas Grimmonprez à la batterie, au Gaume Jazz Festival en 2010. Elève de Jean-François Jenny-Clark, Ricardo del Fra et Jean-Pol Celea au Conservatoire de Paris (excusez du peu), le contrebassiste français, après avoir rejoint le quartet de Steve Potts (un compagnon de route de Steve Lacy) et le Paris Jazz Big Band (des albums « A suivre » jusqu’à « Paris 24 h ».), a très vite décidé de fonder sa propre formation, le trio avec M. Donarier (albums « Story Tellers » en 2004 et « Focus Danse » en 2007), puis un quartet avec, en invité, le saxophoniste américain Tony Malaby (« Houria » en 2009 puis « Sound Architects », en 2012, avec Bojan Z au piano pour compléter la formation).

Le voici dans un tout nouveau projet dédié au cinéma français des années 1960. Touché par la liberté des films de la Nouvelle Vague, par cette forme de spontanéité, de désinvolture (celle de Belmondo dans « A bout de souffle » comme dans « Pierrot le fou »), S. Kerecki a décidé de revisiter les musiques originales de 10 films signés Jean-Luc Godard, François Truffaut, Jacques Demy et Louis Malle. Comme il l’explique dans une interview accordée à Jazzmag, « des mélodies un peu mélancoliques et romantiques » extraites d’un cinéma qui « s’adresse autant à l’émotion qu’à l’intelligence ». Parmi celles-ci, des mélodies connues (Les Demoiselles de Rochefort, Ascenseur pour l’échafaud), d’autres nettement moins (Le Mépris, Alphaville); des thèmes signés par des compositeurs à l’écriture authentiquement jazz comme Miles Davis, Michel Legrand ou Martial Solal (A bout de souffle), d’autres par des compositeurs qui figurent certes parmi les meilleurs auteurs de musique de film (Georges Delerue, Antoine Duhamel, Paul Misraki) mais dont l’inspiration relève davantage de la musique symphonique. Par ailleurs, de ces mélodies servant souvent de courtes ponctuations dans un flot d’images, il a fallu véritablement transcender la version originale pour en faire de véritables thèmes de jazz de 4 à 8 minutes : d’où l’importance du travail d’arrangement et d’orchestration pour passer du registre symphonique à celui d’un quartet de jazz avec de larges espaces pour des improvisations. Pour cela, notre leader a pu compter sur de véritables complices. Au saxophone soprano, instrument idéal pour incarner le lyrisme charnel de ces musiques de films, Emile Parisien, l’une des grandes révélations de la scène française actuelle. Leader de son propre quartet avec Julien Tuery au piano (à son actif, trois albums dont « Chien guêpe » en 2012) et complice de l’accordéonniste Vincent Peirani, autre révélation de ces dernières années (album « Belle époque », duo de 2012), Emile Parisien avait déjà croisé S. Kerecki au sein de la formation du pianiste Yaron Herman (album « Alter ego »). Au piano, un aîné, le britannique John Taylor, qui a côtoyé ses compatriotes John Surman, Kenny Wheeler ou Norma Winstone, mais aussi Enrico Rava et Paolo Fresu et que Kerecki connaît parfaitement puisqu’il a enregistré avec lui le duo de « Patience » en 2011. A la batterie, Fabrice Moreau, sideman très souvent sollicité et que Kerecki a croisé au sein du trio de Guillaume de Chassy (« Faraway » en 2008) comme au sein des Arpenteurs de Denis Colin (« Subject To Live » en 2011). Enfin, au chant pour deux plages, Jeanne Added, un timbre de voix très original et un phrasé très personnel que le public du Gaume Jazz avait pu entendre en duo avec le violoncelliste Vincent Courtois en 2007 et que l’on retrouve, entre autres, sur l’album « Song Song Song » de Baptiste Trotignon. Tout au long des 11 plages, on est en présence d’un véritable matériau neuf qui transcende la version originale, que ce soit le thème célèbre du générique d’ »Ascenseur pour l’échafaud », la composition New York Herald Tribune de Solal ou la valse de La mariée était en noir. Cette originalité se retrouve même dans les deux plages chantées, La chanson de Maxence des Demoiselles de Rochefort et Jamais je ne t’ai dit de Pierrot le fou, parce Jeanne Added a cette volonté de psalmodier les paroles, avec son phrasé très personnel, autant que de les chanter, comme pour mieux en souligner l’émotion. Bien sûr, c’est le soprano d’Emile Parisien qui, avec sa sonorité limpide, incarne le plus souvent le lyrisme des différents thèmes mais les arrangements de S. Kerecki laissent une large place au piano mélodique de John Taylor (solo sur Ascenseur pour l’échafaud, La mariée était en noir et Lola), à la batterie de Fabrice Moreau (intro de Lola) comme à sa contrebasse, à la ligne très lyrique, ce qui lui permet de porter parfois la mélodie avant que ne s’élève le chant du soprano (Alphaville), d’introduire un thème (Les quatre cents coups) comme de prendre de superbes solos (Le Mépris, La mariée était en noir). Bref, un grand moment de musique inspiré par de grands moments de cinéma. A quand un concert en Belgique ?

Claude Loxhay

Article publiée par Jazzaround


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